22 juin 2025

Entretien avec Omar Bessaoud

Administrateur pour l’Amélioration de la Gouvernance de la Terre, de l’Eau et des Ressources naturelles (AGTER), Omar Bessaoud est docteur en sciences économiques et enseignant-chercheur à l’Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier (CIHEAM-IAM). Il est également membre du Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle (CRASC) d’Oran, Algérie.
Entretien
Pouvez-vous revenir sur les risques environnementaux du modèle productiviste qui est entrain de s’installer en Algérie ? Pouvez-vous notamment préciser les enjeux autour de la question de l’eau ?
Le modèle agricole actuel s’appuie sur une exploitation immodérée des ressources naturelles, que ce soit le sol ou l’eau. Les plus grands bassins de production maraîchère sont actuellement au sud du pays là où on ne peut compter que sur les nappes d’eau fossiles pour s’approvisionner en eau. Toutes les études montrent qu’on a une surexploitation de ces nappes d’eau profondes ! Nous savons que si on continue sur ce modèle, dans 50 ans, une bonne partie des oasis algériennes disparaîtra et les populations qui vivaient sur les ressources de la steppe disparaîtront également (voir les études de l’Observatoire du Sahel et du Sahara). C’est aussi un modèle très demandeur en intrants chimiques et pesticides. On est sur un modèle très productiviste, ce dans des zones qui sont difficiles à cultiver. L’exploitation des sols et des eaux en est donc d’autant plus forte !
C’est bien sûr un modèle qui est catastrophique sur le plan environnemental. Cela est l’une des limites énorme de ce modèle, et c’est une limite qui est encore plus perceptible avec le changement climatique en cours. Au moment même où l’Algérie subit de plein fouet les effets du changement climatique et les tensions qui lui sont liées, on continue de promouvoir un modèle agricole qui exploite drastiquement les ressources naturelles. C’est un processus de désertification programmée qui s’effectue dans ces zones-là ! Nous allons interdire aux générations futures de vivre !
Ni la durabilité sociale, ni la durabilité économique, ni la durabilité environnementale ne sont assurées. Voilà les limites de ce modèle.
la suite de l’entretien : http://www.agter.org/bdf/es/corpus_chemin/fiche-chemin-690.html
http://www.algerieinfos-saoudi.com/2016/08/omar-bessaoud-a-qui-confier-l-avenir-alimentaire-et-agricole-de-l-algerie.html
IMG_20171030_181545 - Copie Des membres de Torba venus s’entretenir avec Omar Bessaoud, lors de son passage à Alger. Ce dernier a assuré de son soutien au Collectif Torba, en souhaitant que ce mouvement gagne des pans entiers de la société civile algérienne.

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